Angelica Calvet revient sur la notion d'agilité organisationnelle
21 avril 2021Entretien avec Angelica Calvet Dirigeante de CS Horizon et Vice Présidente de Cinov Nouvelle Aquitaine
A quelques jours du colloque organisé par la Fédération Cinov sur le thème « Gouvernance participative, gouvernance profitable : impliquer les multiples parties prenantes pour affronter l’incertitude », rencontre avec Angélica Calvet, vice-présidente de Cinov Nouvelle Aquitaine et dirigeante de CS Horizon, un cabinet de conseil spécialisé dans l’agilité organisationnelle.
Quand, comment et pourquoi est apparue la notion d’agilité organisationnelle ?
Le souhait de faire évoluer les mentalités dans les organisations est apparu il y a plus de 20 ans, au sein d’entreprises qui jugeaient notamment que les temps de production de certains produits étaient trop longs et que, pour être plus performantes, elles devaient changer leurs approches. Pour cela, elles ont pris conscience de l’importance de laisser leurs collaborateurs s’exprimer sur le sens de ce qu’ils font, réinterroger leurs pratiques professionnelles et co-construire leur mission. La notion d’agilité a été développée par des professionnels de l’IT qui ont été les premiers à exploiter les vertus des équipes réduites, plus aptes à s’auto-organiser et à s’adapter aux changements. L’émergence de l’agilité organisationnelle tient aussi au fait que les projets sont de plus en plus complexes, dans des environnements de plus en plus incertains, ce qui nous oblige à nous adapter en permanence.
Comment le management peut-il s’adapter ?
Contrairement à un cadre de management trop figé et préétabli, la mentalité des managers agiles est celle de laisser leurs équipes s’auto-organiser, trouver des solutions ensemble, sans feuille de route imposée d’avance. Sans dicter toutes les règles et avec moins de contraintes, les personnes se sentent mieux dans leur environnement et en harmonie avec elles-mêmes. C’est ainsi que les équipes développent une capacité d’innovation assez flagrante.
Le manager devient un coach facilitateur, dans une organisation qui prend le contre-pied des organisations horizontales, le top-down ne répondant plus aux défis de notre temps.
Est-ce que les entreprises ont aujourd’hui pris ce tournant ?
Certaines sont restées bloquées à l’époque taylorienne du top-down et du command-control, ce qui génère du malaise, surtout auprès des nouvelles générations ; d’autres hésitent, envoient leurs managers en formation et avancent petit à petit. Celles qui ont une longueur d’avance viennent pour la plupart du monde de l’IT : les Amazon, Apple, Google, Netflix fonctionnent en mode agile, pratiquement depuis leur création. D’autres, généralement des start-ups, créées par des natifs d’Internet, ont l’agilité dans leur ADN. Habituées aux outils digitaux et à la logique de travail en réseau, elles savent orchestrer et mobiliser l’intelligence collective, ce qui constitue un atout.
Y-a-t-il des recettes ?
Non, il n’y a pas de recette, c’est au cas par cas ; il n’existe pas une méthode agile, mais des cadres de bonnes pratiques et c’est en avançant, en testant des différents techniques et méthodes, que les entreprises aboutissent à ce qu’elles cherchent et à ce qui leur correspond le mieux pour changer leur mode de gouvernance. Pour cela il faut se former, se faire accompagner par des professionnels, échanger avec des paires, etc… Le plus important est que les dirigeants parviennent à accepter que pour que leurs entreprises deviennent agiles il faut changer leur état d’esprit ou mentalité le « mind set », c’est-à-dire non seulement changer leur façon de penser, mais aussi leurs attitudes. Cela prend du temps.
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