Back to top
Evénement
Actu

Concertation, mobilités douces et aménagement : à Saint-Denis, l’AMO au service du territoire

17 avril 2025
AMO St Denis

À l’occasion d’une nouvelle escale du cycle « L’AMO à toutes les étapes », la Fédération Cinov Île-de-France a réuni plus de 120 participants le 10 avril dernier à Saint-Denis. Dans une région dense, en constante mutation, l’événement a mis en lumière le rôle structurant que peut jouer l’Assistance à Maîtrise d’Ouvrage (AMO) pour construire, avec les citoyens, des projets adaptés aux mobilités de demain.

Face aux injonctions multiples – transition écologique, injonctions réglementaires, évolutions d’usage – la concertation n’est plus une option, mais une nécessité.

Encore faut-il savoir la mettre en œuvre. Et c’est précisément là que l’AMO démontre toute sa valeur ajoutée, comme l’ont rappelé les intervenants présents.

Sylvain Raifaud, Président du syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole, a insisté sur l’importance d’une concertation qui donne à chacun le droit à l’information et à la parole. Mais aussi, et surtout, un droit de suite : « La conduite d’un projet n’est pas un long fleuve tranquille. Il faut pouvoir ajuster, réévaluer, expliquer. » Pour cela, mieux vaut ne pas arriver avec un projet déjà figé, mais partager des contraintes pour que les habitants puissent, eux aussi, se projeter.

Un avis partagé par Pascal Nicolle, Directeur associé La Suite dans les idées et gestions locales et administrateur de la fédération Cinov régionale, qui rappelle que « la consultation publique classique n’a plus la cote ». D’où l’intérêt d’approches innovantes, mobiles et d’une AMO intégrée dès l’origine du projet pour sécuriser la démarche, garantir la parole de tous, et éviter que des projets coûteux n’échouent faute d’adhésion.

« L’AMO est là pour poser un cadre, protéger le maître d’ouvrage, mais aussi pour traduire les attentes dans un langage opérationnel. » Un métier en mutation, qui s’appuie de plus en plus sur des outils numériques comme les cartes interactives ou la participation en ligne.

Clautilde Choffrut, adjointe à l’aménagement durable au Pré-Saint-Gervais, a illustré cette évolution à travers le projet de transformation du centre-ville. Entre balades urbaines et carte collaborative en ligne, la municipalité a su capter la parole de riverains parfois éloignés, notamment les plus jeunes. La suppression de places de stationnement, acceptée grâce à ce processus patient, en est un témoignage fort. « Le débat doit rester ouvert, ancré dans le réel, sans éluder les tensions mais en permettant l’appropriation. »

Vincent Pasutto, Président régional de l’AITF, a quant à lui insisté sur la complexité de transformer les idées des habitants en projets opérationnels. « Il n’y a rien de pire qu’un aménagement dépassé dès son inauguration. L’AMO est là pour faire émerger des solutions réalistes et accompagner leur exécution jusqu’au bout. » Il plaide aussi pour une pédagogie active sur les enjeux techniques, financiers et fonciers, trop souvent sous-estimés par le public.

En fil rouge de l’événement : trois retours d’expériences ont illustré concrètement ces propos.

  • À Marne-la-Vallée, un plan local de mobilité concerté à toutes les étapes a permis de fédérer l’ensemble des acteurs autour d’une vision partagée.
  • À Paris-Saclay, la mutualisation des plans vélos communaux a abouti à un schéma directeur cohérent et coordonné.
  • À Arcueil, enfin, l’urbanisation du quartier des 4 Chemins a été pensée avec les habitants, à travers un panel citoyen et des ateliers animés avec méthode. Trois projets, trois approches, mais un même constat : sans AMO structurante ni concertation sincère, pas de projet durable.

L’après-midi s’est conclu sur une conviction partagée : à l’heure où la transition écologique et l’urgence sociale imposent de repenser nos manières de faire, l’AMO s’affirme comme une fonction stratégique. En posant un cadre, en créant des conditions de dialogue et en rendant les projets compréhensibles, elle devient un véritable levier d’adhésion et d’innovation pour les collectivités.

Une certitude que la Fédération Cinov entend bien continuer à promouvoir sur l’ensemble du territoire.