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Rencontre avec Jean Leroy, administrateur Cinov TEN

21 septembre 2020

Membre de la « Task-Force » Cinov, Jean Leroy a contribué, avec les représentants de la Commission Développement durable, à l’élaboration de propositions en faveur d’une relance durable et écologique.

Quelle leçon tirez-vous de la crise actuelle ?

Alors que le MEDEF a demandé un moratoire sur les lois environnementales, je suis convaincu, comme la Fédération Cinov, que la transition énergétique, écologique et numérique reste une priorité absolue. Les récentes conclusions de la Convention citoyenne pour le climat arrivent d’ailleurs à la même conclusion. Dans ce contexte, les métiers de l’ingénierie et du conseil ont un rôle particulier à jouer pour accompagner les mutations en cours et garantir leur succès. C’est pourquoi nous avons réfléchi à un plan de transformation qui prend en compte les questions d’émissions de gaz à effets de serre, de biodiversité et de pacte social.

Comment avez-vous travaillé pour construire vos propositions ?

Suite aux réunions hebdomadaires de la « Task-Force », les échanges se sont faits par écrit, par itération avec les administrateurs de Cinov TEN. L’objectif était d’avoir une base de discussion solide et une note claire, avant d’aller rencontrer les cabinets ministériels. Nous avons donc élaboré trois propositions phares et 7 propositions sectorielles. Cette crise nous a forcés à structurer nos idées. La prochaine étape consistera à solliciter les adhérents.

Quelles sont ces propositions phares ?

La première porte sur l’éco-conditionnalité des aides, pour que les aides de l’Etat soient réellement conditionnées au respect de la réglementation environnementale, sous peine de non attribution. Les deux autres propositions portent sur la création d’un Fonds d’appel aux prestations de services intellectuels pour accompagner les territoires sur deux fronts : les aider à faire accepter par tous les acteurs leurs projets soutenant la transition écologique et renforcer le management de la transition écologique des organisations et des territoires. Nous avons aussi formulé une série de propositions sectorielles pour la promotion de l’économie circulaire, le calcul de l’empreinte écologique des produits et services consommés ou encore pour la création d’une plateforme numérique pour que les TPE et PME partagent et échangent leurs expériences sur des projets écoresponsables.

Quel pourrait être le devenir de ces propositions ?

Nous les avons présentées le 4 juin à un conseiller d’Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’Etat à la transition écologique et solidaire. Nous avons eu le sentiment qu’elles recevaient un accueil favorable. Cet entretien nous a permis de nous faire connaitre, mais nous sommes conscients que toutes nos propositions ne seront pas retenues. Nous espérons faire germer quelques idées, notamment sur la nécessité de faciliter l’accès au conseil pour les entreprises et les collectivités territoriales. Le défi pour nous maintenant est de ne pas laisser retomber la dynamique.

Que pensez-vous du plan de relance présenté par le gouvernement le 3 septembre ?

Il y a beaucoup de moyens annoncés, en partie sur la transition écologique, mais pour le moment il y a peu de précisions sur les modalités concrètes de mise en œuvre. On a souvent vu par le passé des mesures inefficaces à cause de leur complexité ou détournées de leur objet. Il est indispensable qu’un accompagnement des porteurs de projet, de l’amont jusqu’à l’évaluation des résultats soit mis en place, avec les moyens correspondants. L’ingénierie privée y a toute sa place, au côté d’autres acteurs.

 

Publication du 21 Septembre 2020