Réussir les transitions : pour la féminisation de la branche BETIC
01 mars 2023A l’occasion du 8 mars, journée internationale du droit des femmes, nous tenions à parler de la sous-représentativité des femmes dans nos métiers, notamment dans les domaines techniques.
Aujourd’hui encore, les clichés et les préjugés envers certains métiers persistent et empêchent les femmes de se diriger vers des métiers dits techniques, réputés plutôt masculins. Pourtant, des études montrent que les filles réussissent aussi bien que les garçons en mathématiques et en sciences à l’école, mais qu’elles se brident naturellement passé un certain niveau.
Le stéréotype que les filles ont une prédisposition naturelle aux matières littéraires et au social, et les garçons aux matières scientifiques a encore la vie dure.
Ce poids culturel freine encore les jeunes femmes à oser aller vers des métiers scientifiques et techniques, car elles se questionnent plus que leurs homologues masculins sur leur légitimité à aller vers ces secteurs. Selon le collectif Maths et Sciences, depuis la réforme du bac en 2019, l’effectif des élèves à profil scientifique a plongé de 24% pour un nombre stable de bacheliers. Pire, la part des filles a encore plus baissé : parmi les élèves recevant plus de 6 heures de cours de maths en terminale, l’effectif féminin a baissé de 61% !
Ces choix d'orientations dans les parcours scolaires et universitaires sont l’une des causes de la sous-représentativité des femmes dans nombre de métiers. Cela crée à long terme, au cours de leur carrière, un déséquilibre hommes-femmes impactant certaines branches professionnelles. C’est le cas de nos secteurs de l’ingénierie, du conseil et du numérique.
C’est dans cet esprit que la Fédération Cinov a créé les Trophées des Talentes pour récompenser les femmes et leur carrière exemplaire dans la branche BETIC d’une part, et susciter des vocations auprès des plus jeunes d’autre part.
L’Unesco et les Nations-Unies ont d’ailleurs fait de l’égalité des genres une priorité globale dans l’accès à l’enseignement et à la formation. Depuis 2015, existe désormais la Journée internationale des femmes et des filles de science, établie le 11 février. En cette année 2023, la journée se focalise sur l'importance de la parité pour accélérer le développement durable.
A noter que selon l'ONU, au sein même des filières, un déséquilibre persiste dans l’allocation des ressources : « les bourses de recherche allouées aux femmes sont moins importantes que celles allouées à leurs collègues masculins et que, bien qu’elles représentent 33,3% de la population de chercheurs, les femmes n’occupent que 12% des sièges dans les académies nationales des sciences. ».
Alors qu'il demeure, sur le territoire national, une pénurie de compétences pour réussir les transitions environnementales, numériques et sociétales, les femmes ne représentent que 28 % des diplômés en ingénierie en France et 40 % des diplômés en informatique.
Pour la Fédération Cinov, la féminisation de nos métiers est un sujet incontournable.
A ce titre, un groupe de travail fédéral et inter-syndical est sur le point d’être créé pour élaborer des propositions fortes, afin d'améliorer l'attractivité de nos secteurs vis à vis du public féminin, et ce, dès le plus jeune âge.
Face à l'urgence des transitions, nous ne pouvons plus nous passer de la moitié des talents !
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Sources - Pour aller + loin :
Journée internationale des femmes et des filles de science | Nations Unies