Etude sur l’attractivité des métiers du numérique et de l’ingénierie pour les femmes en France
CONTEXTE DE LA DÉMARCHE
Les entreprises de l’ingénierie et du numérique, inscrites dans une dynamique de croissance et ayant des besoins impor-tants en compétences, connaissent des difficultés de recrutement et de fidélisation de leurs salarié·es, et notamment des femmes. Et ce, dans un contexte de « concurrence » avec d’autres secteurs d’activités pour recruter les profils qualifiés. Ainsi, il est estimé que 232 000 emplois seront créés dans le seul secteur du numérique entre 2017 et 2027. Ces métiers offrent par ailleurs une grande flexibilité professionnelle, des opportunités d’évolution en termes de parcours, de domaines d’interventions, de projets ou de compétences à mobiliser.
Les questions de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la lutte contre toute forme de discrimination et de la liberté de choisir sa voie professionnelle sont justement au coeur des enjeux sociaux et politiques actuels. Or, le faible nombre de femmes dans les secteurs d’activités de l’ingénierie et du numérique ne démontre pas tant un manque d’intérêt de leur part pour ces filières et ces métiers que la permanence de représentations genrées et de freins qui pèsent sur l’orientation professionnelle.
De plus, l’ingénierie et le numérique sont également des secteurs d’activités structurants de nos sociétés actuelles. Les métiers qui les composent permettent de concevoir le monde de demain au travers de la résolution technique des pro-blèmes humains, économiques et écologiques qui leur sont posés. La surreprésentation des hommes dans ces métiers à fort impact sociétal engendre un biais, que l’on nomme biais de masculinité : une société construite par une majorité d’hommes se fonde sur une vision partielle et ne permet pas de prendre en compte l’ensemble des besoins ou des oppor-tunités. Favoriser la mixité est donc une façon de garantir la juste représentativité de la société dans les réponses apportées à ses enjeux.
Cette étude propose une analyse prospective des freins et motivations actuelles des filles et des femmes pour ces secteurs d’activités. La perspective de genre est essentielle à la compréhension des mécanismes à l’origine de leur polarisation en fonction du sexe. Elle permet de mettre en lumière les dynamiques structurelles et systémiques à l’origine de la non-mixité et donc d’identifier les leviers d’action pour y remédier.