Selon le rapport publié le 14 mai dernier par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), la transition vers une société bas carbone pourrait créer jusqu’à 18 millions d’emplois d’ici 2030.
Toutes les sources d’énergie sont concernées par cette mutation sans précédent. Ainsi, alors que les prix bas du pétrole ont limité les opérations d’exploration et de production du secteur pétrolier et gazier impactant ainsi les revenus des producteurs traditionnels au cours des dernières années (Cf. étude OPIIEC 2017), l’intérêt général se tourne vers les sources d’énergie renouvelables comme l’éolien et le solaire.
Dans le même temps, les investissements dans le nucléaire augmentent partout dans le monde. Ils concernent aussi bien les nouvelles installations que le marché potentiel du démantèlement.
Pendant ce temps, la transformation numérique révolutionne toute la chaîne de valeur énergétique et met au défi les acteurs d’améliorer leurs performances et de générer de nouvelles sources de revenus.
Face à cela, la loi de transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) prévoit la révision de la Programmation Pluriannuelle de l'Energie (PPE) d'ici la fin de l'année 2018. Un débat public sur la révision de la PPE, pour les périodes 2018-2023 et 2024-2028, a été lancé le 19 mars 2018, afin d’exprimer les orientations et priorités d’action des pouvoirs publics pour la gestion de l’ensemble des formes d’énergie sur le territoire métropolitain continental, afin d’atteindre les objectifs de la politique énergétique française. Ses résultats sont attendus courant novembre 2018.
L’ingénierie, parce qu’elle intervient dans les étapes de conception des outils de production, d’exploitation et de distribution énergétique, constitue un des acteurs de la transition énergétique qui sera directement concerné par la mise en œuvre des politiques énergétiques ; nationales et mondiales, qui portent cette transition.
Les entreprises d’ingénierie sont positionnées sur l’ensemble de secteurs énergétiques primaires et ses usages (transports, habitation, industrie…). Les orientations qui seront donc prises dans le cadre de la révision de la PPE impacteront vraisemblablement les entreprises d’ingénierie à moyen et long terme.
Dans ce contexte, il apparait nécessaire de disposer d’un état des lieux prospectif des compétences liées à la transition énergétique, afin de donner de la visibilité aux entreprises, aux salariés mais également aux acteurs de formation, à horizon de 5 ans pour couvrir la première période de révision (2018-2023) et à 10 ans pour couvrir la deuxième période de révision (2024-2028).
Cette étude a pour objectif de :
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Identifier les mutations actuelles et prévisibles (technologies, réglementaires, environnementales, etc.) en se basant à la fois sur les études existantes, mais également sur les objectifs et scénarii de politiques publiques (notamment au regard des objectifs de la nouvelle Programmation Pluriannuelle de l’Energie et de ses différents volets thématiques) ;
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Faire un état des lieux quantitatif des compétences actuelles de l’ingénierie par secteurs énergétiques primaires et ses usages (transports, habitation, industrie…) et des besoins en recrutement actuels et prévisibles avec des préconisations d’actions ;
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Identifier les évolutions en compétences attendues au regard des objectifs de la transition énergétique et les zones de mutations fortes par rapport aux compétences actuelles ;
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Faire un bilan des compétences attendues par les entreprises d’ingénierie sur l'ensemble des métiers sur 3 à 5 ans ;
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Évaluer l’offre de formation existante en France notamment dans l'enseignement supérieur permettant de développer les compétences identifiées (formations ou domaines de formations) ;
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Mettre en perspective les compétences attendues avec l’offre de formation actuelle et son développement prévisionnel sur 3 à 5 ans.