Conférence : Transition énergétique – Conversion écologique
14 avril 2022Retour sur l'une des conférences au Congrès de la Fédération Cinov ayant eu lieu les 6 et 7 avril 2022 avec pour thème : En transitions ! Environnementales, Numériques, Sociétales...
Synthèse de la Conférence : Transition énergétique – Conversion écologique du Jeudi 7 avril 2022
Intervenants
- Didier Grosdemange, Président de Cinov Territoires & Environnement
- Frédéric Bœuf, Vice-Président à la transition environnementale – Fédération Cinov
- Thierry Salomon, Vice-Président de l’association négaWatt
- Bernard Plisson, Directeur Développement et Environnement du grand port maritime de La Rochelle
- Olivier Ticos, Adhérent de Cinov Industrie & Technologies
- Laure Hélard, Directrice générale du SFIC (syndicat français de l’industrie cimentière)
I/ Sobriété – Efficacité – Renouvelables
Frédéric Bœuf :
Selon le dernier rapport du Giec, il nous reste trois ans pour agir. Accompagnant les maitres d’ouvrage publics et privés dans la réalisation de leurs projets, les TPE-PME de l’ingénierie doivent les aider à changer de paradigme, en optimisant par exemple le taux d’usage des bâtiments (ex : la construction d’un gymnase unique pour permettre à un département de l’utiliser dans le cadre scolaire, et à une commune de l’utiliser pour un usage associatif le week-end).
Thierry Salomon :
L’association négaWatt réunit des experts de la transition énergétique, travaillant ensemble sur des scénarios énergétiques et sur le triptyque :
- La « sobriété » est le fait de prioriser les besoins énergétiques essentiels (travail sur les usages) ;
- « L’efficacité » est le fait de réduire la quantité d’énergie nécessaire à la satisfaction d’un même besoin (effort sur les équipements) ;
- Privilégier les énergies « renouvelables » (travail sur les ressources).
On identifie, par ailleurs, quatre types d’efficacité :
- L’efficacité à la construction / fabrication (optimisation énergétique en amont et en aval de l’utilisation)
- L’efficacité à l’utilisation (Isolation, apports passifs, échanges avec l’environnement)
- L’efficacité d’appareillage (Rendements des appareillages et des équipements, limitation des pertes)
- L’efficacité sur le système productif (Conversion et récupération d’énergie)
Et trois types de sobriété :
- La sobriété dimensionnelle. Appliquée à l’urbanisme, elle apporte un gain énergétique incroyable en concentrant l’ensemble des besoins dans un espace réduit (travail, habitat, loisirs).
- La sobriété d’usage (relative à la durée d’utilisation et d’exploitation)
- La sobriété de mutualisation (organisation collective du territoire et de l’urbanisme, mutualisation des équipements…)
Nous pouvons réaliser un gain de 15% d’énergie en adoptant la sobriété, sans changer nos modes de vie. La sobriété n’est pas l’austérité, mais faire mieux avec moins. La sobriété amène même une certaine croissance sur un mieux vivre (réduction des problèmes de santé publique…).
Didier Grosdemange :
La construction et le changement climatique sont à l’origine de la destruction d’espèces, notamment les pollinisateurs. Or, le coût de la compensation de leurs disparitions est immense. Nous reconnaissons toutes les marques commerciales, mais nous sommes aujourd’hui incapables d’identifier les espèces animales et végétales autour de nous. Une reconnexion à la nature est nécessaire.
Bernard Plisson :
Présentation d’un projet exemplaire d’aménagement du port maritime de La Rochelle, qui prend en compte :
- la transition écologique : démarche de sobriété, d’économie circulaire (revalorisation des matières et des matériaux, écoconception), plan de mobilité douce, recours à des moyens de production à base d’énergies renouvelables (photovoltaïque, autoconsommation)
- les zones naturelles protégées (respect de la biodiversité, création d’habitats pour les oiseaux)
- l’activité économique du port : avoir une logistique toujours plus performante
- le territoire : respect du projet de neutralité carbone du territoire La Rochelle
- et l’émergence de nouvelles filières : coopération avec l’université par le financement de thèses, implication des bureaux d’études sur le projet,
II/ Eviter – Réduire – Compenser
Laure Hélard :
L’industrie cimentière est un gros émetteur de C02 (10 millions de tonnes). Il est urgent pour le secteur de repenser son écosystème pour s’ouvrir aux innovations telles que :
- La mise en place de technologies de rupture : captage, stockage et réutilisation du C02 ;
- L’utilisation de la biomasse et des déchets pour remplacer les combustibles fossiles ;
- L’utilisation de ciment innovant, normée et efficace.
La construction est le premier poste de consommation de ressources naturelles. Or, le ciment et le béton offrent des solutions : ils sont recyclables et le béton piège naturellement du C02.
Olivier Ticos :
Il est temps de se réapproprier la chaine de valeur énergétique sur le territoire. Pour ce faire, les bureaux d’études doivent se former sur les technologies d’hydrogène vert, qui sert à stocker l’énergie électrique, stabilise les coûts d’exploitation et apporte de l’autonomie.
Le challenge industriel consiste donc à développer l’hydrogène afin de créer des filières technologiques et réindustrialiser le territoire français. De cette manière, nous ramenons nos entreprises tout en gagnant en sobriété.
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