La qualité de vie au travail, la fameuse « QVT » est dans l'air du temps. Elle est inévitablement mobilisée par les concepteurs, les services des ressources humaines, ou les représentants des CSE, dès lors qu'il est question de retoucher, réaménager, ou concevoir un espace tertiaire. Penser le déploiement de services comme des crèches, des pressings, des espaces culture, de la restauration à emporter, ou autres mini-market … autour du lieu de travail ou sur le lieu de travail, a évidemment du sens pour les collaborateurs d'une entreprise en ce qu'il facilite la vie de tous les jours, diminue les parcours, les temps de trajets, les temps d'attente …
Mais au regard des réalisations observées, la QVT se résume bien trop souvent à quelques aménagements sur les plateaux tertiaires : un espace de convivialité agencé avec des tables et fauteuils au design recherché, un espace détente où figureront en bonne place baby-foot ou jeux d'arcade, l'espace de relaxation, de massage ou de gym qui, avec l'appui d'un professionnel ou non, permettront aux collaborateurs de récupérer entre midi et deux … Ces espaces « nouveaux », qui émergent souvent à l'occasion d'une réorganisation en flex-office, sont présentés comme la réponse à des façons plus actuelles de travailler, plus modernes, prenant en compte les nouveaux usages, la mobilité, le bien-être des salariés, alors qu'ils ne sont qu'un voile posé sur une logique de rationalisation des surfaces globales de travail. De ce seul point de vue, la crise de la COVID 19 avec son recours massif au télétravail, ouvre pour les entreprises des perspectives qu'elles n'auraient jamais imaginées.