Le gouvernement vient de juger hors sujet les amendements relatifs à la pollution sonore, dans le cadre du grand projet de loi « Climat et Résilience ». Pourtant, nombreux sont les spécialistes qui pointent du doigt une nuisance de plus en plus corrosive, dans les grandes villes notamment, jusqu’à devenir un problème de santé publique.
Éclairage avec le philosophe et sociologue allemand Georg Simmel (1858-1918), auteur de Les Grandes Villes et la vie de l’esprit (1903), qui s’inquiétait déjà, il y a plus d’un siècle, de l’influence néfaste du bruit sur notre santé mentale. Dans un communiqué paru le 22 mars dernier, le CINOV Giac (syndicat de l’acoustique dans les secteurs du bâtiment, de l’environnement et de l’industrie) s’insurgeait contre une « absence totale de prise en compte de la pollution sonore » dans la loi Climat, actuellement débattue à l’Assemblée. Ses membres appelaient à « y intégrer urgemment l’isolation acoustique, afin de lutter efficacement contre les effets néfastes du bruit sur la santé humaine, sur l’environnement et sur la biodiversité. »
En effet, les amendements portant sur l’isolation acoustique, déposés dans le cadre d’un premier débat, avaient été jugés irrecevables au motif qu’ils étaient « sans lien apparent avec l’objet du texte ». Pourtant, selon une étude publiée en 2016 par l’Ademe, le bruit serait responsable de conséquences insoupçonnées sur la santé humaine: notamment, de 3% des maladies cardiovasculaires en France… en plus d’être à l’origine de troubles du sommeil, de troubles de l’apprentissage chez l’enfant et de nombreux autres effets psychosociaux (agressivité, stress, diminution de l’intérêt à l’égard d’autrui)...