Une progression de… 1 point. C’est, de sources syndicales, la progression du recours au télétravail enregistré par le ministère du Travail entre le début et la fin du mois de février dans les branches des assurances, de la banque et des bureaux d’études. Leurs représentants syndicaux et patronaux avaient été invités à une visioconférence le 8 février par Élisabeth Borne afin de les inciter à augmenter la part de salariés en télétravail. Un second point, prévu initialement le 22 février puis décalé au 26 février, devait permettre de constater les progrès réalisés grâce à des enquêtes « flash » de la Dares. Le taux de salariés en télétravail serait ainsi passé de 36% à… 37%. Le bilan plutôt modeste.
Les banques mutualistes, dont les représentants n’avaient pas été conviés lors de la première réunion du 8 février, ont fait l’objet d’une série de mises en demeure par l’inspection du travail qui a mené plus de 15000 contrôles sur la question de la mise en œuvre du travail. Selon des sources proches des organisations professionnelles, leur faible taux de recours au télétravail tient avant tout à leur « mission de proximité » qui les contraint à laisser ouvertes leurs agences pour ne pas pénaliser un public parfois fragile. Sans surprise, les organisations de salariés défendent un point de vue différent. Selon Luc Mathieu, secrétaire générale de la CFDT banque-assurance, une autre pratique est possible, y compris dans les petites agences bancaires avec « une ouverture alternée entre agences qui sont proches les unes des autres ». Il rappelle que ces pratiques ont eu cours durant le premier confinement.
Depuis, le climat a semble-t-il changé. « Le souci, c'est que les organisations patronales refusent que l'organisation du travail entre dans le champ du dialogue social », résume Luc Mathieu...