Frédéric Lafage, Président de la Fédération CINOV, réagit à la situation critique à laquelle se retrouvent confrontées les TPE – PME de la branche BETIC :
Les chefs d’entreprises, créateurs d’emplois et indépendants de la branche BETIC font face avec énergie et combativité, comme bien d’autres, aux contraintes que la crise sanitaire impose. Depuis des mois, ils se battent pour préserver ce qui peut l’être avec leurs équipes, tant en termes sanitaires qu’économiques, tout en gérant l’anxiété de leurs collaborateurs.
Toutefois, on demande aujourd’hui aux chefs d’entreprises l’impossible !
Les femmes et les hommes qui avec abnégation, force et courage font face à un quotidien qui ne leur laisse pas de répit tant à titre personnel que professionnel ont le sentiment de ne plus avoir les moyens de le faire !
Malgré la volonté et la tentative de réponse que notre fédération apporte à tous nos adhérents, nous voyons monter un découragement que nous n’avions jamais rencontré jusque-là.
Le gouvernement a donné injonction de maintenir des pans entiers d’activités. Dans le même temps une nouvelle obligation de télétravailler 5 jours sur 5 par semaine a été formulée pour tous les salariés. Le principe est que désormais l’employeur devra démontrer qu’ils ne peuvent pas télétravailler. Tout ceci sous forme de recommandations via le protocole sanitaire national, sachant que cela n’a force ni de loi ni de règlement.
Cette nouvelle injonction paradoxale fait craindre le pire aux responsables des TPE et PME non seulement de notre branche, mais plus largement à l’équilibre économique de notre pays.
Ce n’est pas ou plus seulement un mécontentement qui remonte du terrain, mais un désarroi profond dû à la responsabilité que l’on fait peser sur nos ressortissants par des décisions qui protègent plus ceux qui les prennent que ceux à qui elles s’imposent.
Pire, ils sont stigmatisés et menacés des foudres des services de contrôles et de fermeture administrative s’ils n’appliquent pas strictement les règles qui leurs sont imposées et ce sans aucune considération de ce qu’il se passe réellement à l’échelle de chaque entreprise, service ou poste de travail.
Nombres de salariés eux-mêmes ne veulent plus télétravailler. Le « téléconfinement » vécu au cours des mois de mars à mai a laissé des traces psychologiques et sociales profondes. Toutes et tous sont mobilisés, prêts à poursuivre les efforts demandés mais il faut retrouver de la sérénité et sortir du climat de défiance qui est en train de s’instaurer.
Si rien n’est fait pour redonner des règles claires, sans la confiance indispensable et tant attendue, ce ne sont pas seulement les entreprises fermées administrativement qui risquent de s’effondrer, mais également toutes celles que nous représentons. Nos sociétés de services sont pourtant un moteur indispensable et incontournable de l’économie, vecteurs d’activités engendrées par nos études, conseils et préconisations. Elles sont au cœur de toutes les entreprises par notre contribution et notre valeur ajoutée.
Qui n’a pas besoin du numérique (réseaux, sites internet, logiciels, applications etc.), de la culture, d’écoles, de lycées, d’EHPAD, de restaurants, de lieux de spectacles, de conseils en matière de management et de Ressources Humaines, qui n’a pas besoin d’hôpitaux, qui n’a pas besoin de voir une réelle transition écologique naître et se développer… Tout ceci il faut avant tout le concevoir et l’accompagner et c’est là notre quotidien, qui n’est pas fait que de travail sur ordinateur !
Sans nos activités, sans nos entreprises, sans les femmes et les hommes qui composent notre Fédération, rien de cela ne pourrait exister !
Une réponse à nos attentes est donc essentielle, car toute résilience à ses limites et celle-ci est en passe d’être franchie.