Face à l’autonomisation croissante que connaissent depuis quelques années les métiers de l’Assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO), l’OPIIEC a publié récemment une étude sur les métiers de l’AMO dans l’ingénierie de la construction, des infrastructures et de l’environnement. Ses résultats confirment les besoins - régulièrement rappelés par la Fédération Cinov – en termes de moyens financiers et humains, pour adapter en profondeur la formation professionnelle aux grandes transitions à l’œuvre dans notre société. Les résultats de l’étude seront présentés en détails lors de la seconde édition des Assises de l’Ingénierie de l’ANCT (Agence Nationale de la Cohésion des Territoires) le 4 juillet prochain.
Une activité en forte croissance prévisionnelle
L’étude de l’OPIIEC prévoit une augmentation potentielle de la part de prestations de services intellectuels dans les projets de construction et d’aménagement de 17 à 35% en 10 ans. Dans cette étude, l’AMO est présentée comme un secteur particulier des prestations de services intellectuels en plein essor, pesant entre 950 millions et 1.2 milliards d’honoraires par an. Cette augmentation serait due à la complexification croissante des contraintes imposées aux maîtres d’ouvrage face aux enjeux du changement climatique.
Transformation numérique et changement climatique au cœur des évolutions de l’AMO
L’étude avance les impacts combinés du changement climatique et du numérique comme causes premières de l’évolution des métiers de l’AMO. Raréfaction des ressources, augmentation des risques naturels et irruption du numérique dans la phase de conception (Open Data, BIM…) devraient modifier en profondeur les modèles de prédiction et les processus de décision.
Une formation professionnelle qui doit s’adapter aux nouveaux enjeux
Engager les professionnels du bâtiment dans le déploiement d’actions en faveur de l’adaptation au changement climatique : c’est l’ambition des « 10 principes pour une action véritable » publiés par la GlobalABC (co-pilotée par l'ADEME) pendant la COP26 en novembre 2021.
Pour satisfaire cette ambition, la Fédération Cinov insiste sur la nécessité de développer la formation professionnelle des acteurs des prestations de services intellectuels, et plus particulièrement de l’AMO, qui accompagnent les décideurs aux enjeux de demain : transition écologique, transformation numérique et sobriété énergétique. Cela doit passer également par la promotion des activités de prestations de services intellectuels auprès des jeunes pour répondre aux forts besoins de recrutement de la filière dans les années à venir, comme souligné par les projections de l’OPIIEC, qui prévoient un besoin de plus de 1600 profils AMO à mobiliser d’ici 2025.
Pour répondre à ce besoin, la Fédération Cinov émet plusieurs propositions :
• Développer et faciliter le tutorat et l’alternance. Ces procédés de formation ont démontré leur efficacité dans la transmission des savoir-faire et la diversification des compétences.
• Améliorer la certification des formations des nouveaux entrants sur le marché. Créer une véritable certification de référence pour l’AMO permettrait de maitriser la qualité de la prestation exigée, en plus de constituer une reconnaissance officielle pour les entreprises qui se doteraient d’un haut niveau d’exigence.
La Fédération Cinov œuvre chaque jour à la défense des métiers de la prestation de services intellectuels, ainsi qu’à la prise de conscience de la nécessité de mettre en place une formation professionnelle, initiale et continue, adaptée aux grandes transitions à l’œuvre dans nos sociétés. Si les résultats de cette étude confirment la pertinence de son positionnement pour l’avenir, la fédération se dit prête à travailler avec le prochain gouvernement sur ce chantier essentiel à l’avenir du secteur et des nombreux métiers qui le compose.